Valeurs actuelles du 17 juin 2010, n° 3838

Prochain événement

Affiches et dessins de Frank pour l'association

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Non au bétonnage de la gare d'Auteuil

Statuts rénovés de notre association


 

FRANCE : PROJET D'ENTRAVE AU DROIT DE PROPRIETE

Le Cri du contribuable n° 96 de mai 2011 a publié cet entrefilet, titré
Jean-Yves MANO, adjoint PS au maire de Paris, Bertrand DELANOE, envisage d'instituer dans la capitale une sorte de propriété à durée déterminée, dont le principal effet attendu serait de faire pression sur les prix en surchauffe.

Son idée est de convaincre les promoteurs de construire des logements sur des terrains qui resteraient la propriété de la ville de Paris et seraient loués pour une durée de 99 ans (bail emphytéotique). L'acheteur n'achetant que le bâti, les prix affichés devraient, d'après l'élu, être logiquement moins élevés…

Cette ˝logique˝ consiste à supprimer purement et simplement le droit de propriété qui figure dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen au titre du droit naturelet imprescriptible.


PS-VERTS CE QU'IL VEULENT VRAIMENT

Valeurs actuelles n° 3912 du 17 novembre 2011, à propos de l'accord entre le PS et les Verts pour les Présidentielles de 2012, a publié un texte, dont une partie intéresse le logement social, titré :
toujours inquiétant pour les contribuables… :
˝Le programme s'étend sur la question du logement : pour nous, un toit est un droit, résume le document.Traduction par un objectif de construction de 500 000 logements par an, dont 150 000 logements sociaux (dont 15 à 20% de logements très sociaux). Une loi de réquisition (pour les logements vacants) sera systématiquement appliquée. Un renforcement des sanctions de la loi SRU obligera les municipalités, en cas de victoire de la gauche, à porter la part de logements sociaux à 25% contre actuellement 20%˝.

Historique 1987 – janvier 2005

En 1987, la SNCF supprimait la circulation des trains sur le tronçon HENRI-MARTIN/AUTEUIL, puis transférait hors de Paris les installations informatiques sises au boulevard Suchet.

Notre Municipalité, en contrepartie de la valorisation des terrains, jusque là légalement inconstructibles, suggérait l’installation d’une promenade plantée dite “coulée verte” sur les voies de l’ancien chemin de fer partant de la Porte d'Auteuil jusqu'à l'avenue Henri Martin.

Ce qui n'a pas empêché la SNCF, à laquelle s'étaient associés les promoteurs KAUFFMANN et Broad, de se consacrer à l’élaboration sur la plate forme de la gare d’Auteuil d'un gigantesque programme immobilier (doté de 30% de logements sociaux et de 35 000 m2 de surface). Sans que la commission d’enquête n’ait tenu compte de l’opinion des riverains, ni d’une note protestataire remise au commissaire enquêteur en janvier 1991 par notre l'ancien Président de notre Association, M. BLOCH.

Le 21 juillet 1994, une demande de permis de construire était déposée, contre laquelle, après le dépôt d'un recours gracieux par M. BLOCH, nous lancions une procédure le 24 juin 1996, à laquelle était venu s'associer "Auteui-Raffet" qui nous laissait régler la plus grosse part des frais.

S’opposant au souhait de ses administrés, la Ville de Paris, interjetait Appel, puis déposait un recours au Conseil d'Etat...  Mais nous obtenions l’annulation des arrêtés par lesquels le maire de Paris avait délivré des permis de construire à la SCI Villa d’Auteuil sur le fondement de dispositions illégales...
Deux petits mois après que notre Association ait remporté le succès dans le recours de la Ville auprès du Conseil d'Etat sur le projet de construction gigantesque de Kauffmann et Broad (35000 m2), on apprenait que la Mairie de Paris, s’opposant au souhait de ses administrés exprimés depuis dix ans, repartait à la charge !

Celle-ci élaborait un nouveau projet immobilier aussi gigantesque que le premier de    32 000 m2 de logements en 350 appartements, sis sur une emprise de 1,4 hectare (ce qui fait un apport de 1200 personnes supplémentaires environ dans le quartier), doté d'une crèche et d'une bibliothèque et inséré dans le nouveau Plan local d'urbanisme (PLU), lui-même voté en hiver 2005. Le PLU indiquait en outre :

"qu'il y a obligation de réaliser en habitations affectées au logement social 50% de la surface hors œuvre nette, hors rez-de-chaussée, sous-sols et constructions et installations nécessaires aux services publics ou d'intérêt collectif"

L'enquête publique sur le PLU étant lancée jusqu'au 13 juillet 2005, notre Association réunissait une pétition d'opposition de 1300 personnes et rédigeait une lettre que la Présidente accompagnée d'un huissier déposaient au Commissaire enquêteur le 12 juillet 2005.

"Le 10 février 2006, sur l'injonction du Cabinet du Préfet de Paris, le Cabinet de M. DELANOE envoyait une lettre à notre association, dont nous citons le paragraphe suivant en l'état :

"Les tragiques événements de l'été dernier  (les immeubles incendiés dans l'Est parisien en été 2005) confortent bien évidemment le Maire de Paris à ne pas renoncer au développement du logement social dans la capitale. Bertrand DELANOE a d'ailleurs confirmé à l'Etat sa volonté expresse de trouver un accord pour acquérir au plus vite des terrains dont, en priorité, ceux des Batignolles. Bertrand DELANOE a soumis à M. de VILLEPIN une liste non exhaustive de terrains pouvant être mobilisés pour construire des logements, dont effectivement celui de R.F.F.  (Réseau ferré de France), 78-82, rue d'Auteuil dans le 16e arrondissement."



"Non au bétonnage de la gare d'Auteuil"

Manifestation organisée par "Porte d'Auteuil– Environnement"
le 24 novembre 2007

Mais comme le projet avançait sans que ne soient pris en compte les souhaits des riverains, nous avons décidé en accord avec notre député du 16e Sud, M. Claude GOASGUEN, de faire précéder l'action judiciaire éventuelle de notre Association contre le permis de construire d'une manifestation, qui s'est  tenue le 24 novembre 2007 à 11h30 devant le site de la gare d'Auteuil.

En dépit des efforts d'opposition réalisés dans le quartier par les militants de M. MANO, adjoint au Maire de Paris, conseiller socialiste du 16e ardt., nous avons pu réunir plusieurs centaines de personnes (400 environ), devant lesquelles M. GOASGUEN, avec son charisme et son humour habituels, évoquait tous les problèmes de notre quartier.

Son intervention était précédée par des indications techniques, livrées par la Présidente, justifiant les dommages entraînés pour le quartier et les contribuables, par la construire de cette barre de béton gigantesque sur le terrain de l'ancienne gare SNCF.

Discours de la Présidente contre le projet de construction d'une barre  de 350 logements et 32 000 m2 sur l'ancien terrain de la SNCF.

"Monsieur le Député, Monsieur le Premier adjoint au Maire,
Mesdames et Messieurs,         Chers amis du quartier,

Merci à tous et à nos élus en particulier d'être venus soutenir notre lutte pour le bien-être et la pérennité esthétique de notre quartier.

Je développerai trois points. Le premier sur l'esthétique de notre ville :

1. Notre quartier est implanté dans la capitale de la France. A ce titre il doit être protégé comme doit être protégée la ville d'art et d'histoire qu'est Paris de toutes les atteintes faites à son équilibre esthétique. Car Paris, la plus belle ville du monde, représente le legs de notre passé.

Il y a deux manières de protéger Paris : d'abord il faut conserver à la ville une circonférence définie. Car notre ville est une entité matérielle qui doit être identifiable pour garder sa spécificité, donc son aura internationale.

Ensuite, il faut préserver la qualité architecturale de ses quartiers. Qui se définit par l'équilibre du volume des bâtiments neufs et par leur harmonie de facture avec le style de leur quartier, qui est chez nous de style haussmannien.

Or, vous avez pu constater, dans notre "appel à manifester", la démesure grotesque du projet prévu par la Mairie de Paris sur cet ancien terrain SNCF. Comme dans d'autres arrondissements de l'Ouest parisien, la Mairie veut y implanter une barre de béton colossale de 350 appartements ! Sans aucun respect dû à Paris et à notre quartier, sans aucun respect de notre héritage et de notre identité, et au mépris de la préférence des riverains.

2. Il faut ajouter la sur-densité démographique à ce saccage environnemental. En effet, une puissante tendance se fait jour à présent chez nos gouvernants pour "densifier la ville" :

Pourtant le 16e ardt. est déjà très peuplé. On estime la population à environ 180 000 personnes, dont 110000 pour le Sud de l'ardt. Ces chiffres expliquent de facto le départ des familles chassées par leur besoin d'espace.

Car l'urbanisme radical, tel que pratiqué par le maire de Paris, se heurte à la réalité du besoin d’espaces individuels et collectifs ; la limite du supportable, ou plutôt de l’insupportable, en matière de densité urbaine est raisonnablement fixé à 40 logements par hectare… c'est à dire pour ce qui nous concerne 180 appartements, bien en deçà des 350 logements prévus dans le projet d'entassement fou de M. Delanoé.  Et encore sans tenir compte du retrait de la bande de terrain rendue à la "coulée verte" (160 appartements).

Ce chiffre de 40 logements à l'hectare, issu d'études de chercheurs, est utilisé dans la conception des villes nouvelles.

Alors pourquoi Paris, ville à protéger plus que toute autre ville au monde, serait-elle sur densifiée, au mépris des études d'équilibre démographique menées pour les banlieues et la province urbaine !?

Ceci n'empêche pas par ailleurs le maire de Paris et le Conseil régional d'y préconiser une augmentation de 50% de logements neufs.

Quant au logement social c’est l’habillage compassionnel utilisé par la Mairie de Paris pour tenter de nous faire admettre son bétonnage. Certains media aussi veulent nous culpabiliser sur cette question pour dissuader toute opposition.

Bien entendu, nous n’ignorons pas le besoin de logements à prix modéré pour les compatriotes les plus modestes de notre ville. Il peut être résolu par l'achat d'appartements déjà construits, loués à prix modéré, et par la réhabilitation de tous les vieux immeubles.

Mais nous savons aussi que le devoir des pouvoirs publics est d’aborder les questions – et notamment celle qui touche le cadre de vie de centaines de milliers d’habitants - sans parti pris électoral. Le rôle des élus est de se consacrer à la défense de l'intérêt public bien compris, qui coïncide ici avec la volonté largement majoritaire de notre quartier et des Parisiens.

Il faut donc faire remarquer  au maire de Paris que la capitale de la France n'est pas une commune comme les autres. Et qu'il ne peut invoquer l'autonomie communale pour dénaturer "la plus belle ville du monde" au nom de sa vision idéologique personnelle et électorale.

3. Parlons enfin entre contribuables des frais de cette construction : la surface du terrain SNCF de la Porte d'Auteuil a été vendue à l'OPAC au prix exorbitant de 72 millions d'euros sous-sol y compris.

Mais ce sous-sol est constitué de terrains poreux posés sur un soubassement calcaire qui se trouve très loin sous la surface du sol. Les constructions à implanter vont donc exiger des travaux de soutènement énormes. L'OPAC, je vous le rappelle, en tant que contribuable, sera donc astreint de construire au coût minimum de 3 500E HT le m2.

A ce budget, il restera à ajouter les travaux de voirie, les frais d'études et de secrétariat administratif, les frais notariés et les frais judiciaires entraînés par les procédures..., Le coût de la construction sera en conséquence exorbitant, et c'est nous qui payons !

En conclusion, je vous rappelle que Porte d'Auteuil Environnement combat ce gigantisme depuis 10 ans, mais que l'opposition des 3000 riverains réunis par notre Association est considérée comme lettre morte par la Mairie de Paris et M. Mano.

Nous sommes, paraît-il, un pays démocratique. Il n'empêche qu'aucune considération de notre point de vue n'est prise en compte par nos élus parisiens. Ce qui nous amène à conclure qu'à Paris la démocratie locale est confisquée par un pouvoir de passage, celui du Maire de Paris ".
Maintenant que proposons nous ?

Le projet de la bibliothèque municipale implanté sur l'ancien quai de la gare côtoyant le boulevard mitoyen a été interdit par l'architecte des bâtiments de France. Car il se trouvait sis à la sortie du goulet des rails faisant face à la petite gare d'Auteuil, elle-même classée et conservée. En revanche, l'équipement collectif représenté par la crèche, installée au pied de l'immeuble du 87, boulevard Suchet, à l'entrée du sentier soi disant "nature" courant sur l'ancien passage des rails, est conservé.

Beaucoup de personnes du quartier souhaitaient et souhaitent encore, à juste titre, que cet espace soit converti en parc de verdure. Car, bien que soumis à la pollution des fumées des usines d'incinération d'Issy les Moulineaux sous les vents dominants et du périphérique, le Sud du 16e ardt. (à l'exception du parc Ste Perine, sauvé de justesse) ne contient pas d'espace vert.

Cependant, quels que soient les souhaits des habitants, le terrain appartenant désormais à l'OPAC (office des HLM) il nous faut malheureusement, par pragmatisme, réclamer une nette diminution des bâtiments, ainsi que du nombre d'appartements bâtis sur 5 étages maximale, dont la hauteur correspondrait aux immeubles situés en face sur le boulevard Suchet.

Nous avons proposé en exemple un projet de constructions, commandé à une jeune architecte de talent, beaucoup plus esthétique et plus apte à s'insérer dans ce site, qui présentait l'avantage de compter avec la pente naturelle du terrain. De plus, le gros des bâtiments se trouvant en bordure de la Porte d'Auteuil, évitait ainsi de molester les très nombreux habitants du 87 boulevard Suchet, par la privation de la vue et du soleil dont ils jouissent actuellement. Mais notre projet n'a pas intéressé nos élus.....
Les constructions devant commencer d'après la Mairie de Paris au mois de mars 2008, notre Association reste plus que jamais sur ses gardes.

 

ASSOCIATION PORTE D’AUTEUIL ENVIRONNEMENT
n° 102-909
2, avenue  des Sycomores
75016 Paris

 

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